LE RAKU



LRAKU 

Avec le temps, le "Raku" a été assimilé à une technique de cuisson... 


Comme je vous le disais dans la rubrique "histoire du Raku", Raku, est avant tout le nom d'une dynastie de potiers, et il est dit que "Le Raku" a été développé en premier par des potiers coréens sous domination japonaise à la fin du 15 ème siècle, et ramené par ces derniers sur leurs îles.


Nous devons aux Américains et à Paul Soldner en particulier, la liberté du Raku contemporain.
C'est dans les années 1960, que ce céramiste découvre Bernard Leach et son extraordinaire "livre du Potier" (bible de tout céramiste qui se respecte).. à force d'expérimentations et d'accidents, ce dernier a développé une technique bien particulière, jouant avec les matériaux, et avec leurs contraintes.



En France, Camille Virot fait parti des figures majeures de la céramique contemporaine. 


Il oeuvre lui aussi depuis les années 70 pour une nouvelle céramique, où la liberté est de mise. Passionné, il a ouvert une maison d'édition ( Argile ) consacrée à l'Art Céramique ( monographie d'Artistes, mais aussi Cahiers techniques, sur le Raku comme sur les Cuissons Primitives ).





Actuellement, des artistes comme Edmée Delsol

( terre et verre ) 














mais aussi Christine Fabre


( dont je vous invite à aller voir sa page, où elle fait un très bel historique, technique comme philosophique du Raku. http://www.christine-fabre.net/raku.html )



mais aussi Daphné Corregan, Etiyé Dimma Poulsen, nous montre avec bonheur que le Raku n'est pas figé, et qu'il offre encore des applications multiples afin de permettre aux plasticiens de dialoguer au mieux avec la terre.




Petit résumé ....


Technique du Raku :

Les pièces incandescentes sont enfumées, trempées dans l'eau, rebrûlées et laissées à l'air libre. Elles subissent un choc thermique important. Dans tous les cas ces pièces travaillent et chantent ainsi l'histoire de la terre, du feu et de l'eau. L'implication dans le Raku est souvent plus profondément issue de sa philosophie, de ses racines et de son sens culturel.La multitude des paramètres mis en jeu permet d'obtenir des résultats variant à l'infini, ce qui confère à la pièce entièrement réalisée manuellement, la qualité d'objet unique.Le Raku est synonyme de cuisson basse température, les pièces émaillées sorties d'un four à environ 1000°C sont rapidement recouvertes de matières inflammables naturelles comme de la sciure de bois compactée afin d'en empêcher la combustion en limitant l'apport d'oxygène au contact de l'émail en fusion. Cette phase est la réaction d'oxydo-réduction au cours de laquelle apparaissent les couleurs plus ou moins métalisées, les craquelures ainsi que l'effet d'enfumage de la terre laissée brute formant les principales caractéristiques de ce type de céramique. Après refroidissement les pièces sont nettoyées avec un produit abrasif pour enlever tous les résidus de suie et de cendre.En Raku, les pièces peuvent être enfournées à froid mais le plus souvent le four est préchauffé et l'enfournement est fait à chaud. La cuisson est menée à un rythme rapide avec atteinte de la température finale dans un cycle court de 15 à 20 minutes (Certaines cuissons Raku peuvent durer plusieurs heures selon les types de pièces et leurs exigences de cuisson).La plupart des autres types de poteries sont enfournés à froid et cuits à une allure modérée jusqu'à la température finale. Ce genre de cuisson peut aller de 8 à 24 heures ou plus. Le cycle de refroidissement peut durer entre 12 et 24 heures ou plus. Les pièces sont considérées comme achevées lorsqu'elles sont défournées.Les fours à Raku sont généralement petits et surpuissants. Ils ont, pour la plupart, une simple ouverture sur le haut de l'enceinte de cuisson couverte par un morceau de plaque réfractaire.

Pour Christine Fabre « le Raku est, avant toute considération technique, un état d'esprit. Il consiste à provoquer des" accidents" plus ou moins contrôlés, et chaque pièce entraîne un accord ou un refus de cet accident. En cela le Raku est exigeant car il nous confronte à nous même sans complaisance, il demande de la rigueur et de la fantaisie, du savoir faire et de l'improvisation, de la douceur et de la violence. Peut-être nous passionne-t-il autant parce qu'il sait se nourrir de toutes ces contradictions qui font la richesse des êtres».



Le raku... n'est ce pas un peu... la célébration de la beauté que le temps et l'attention donne au matériaux



PETITE HISTOIRE DU RAKU

L’introduction faite au livre de Yasushi Inoué, « le Maître de thé » est très évocatrice : « La Voie du Thé n’avait à l’origine qu’un but : déguster le plus délicieux thé possible. Peu à peu, elle s’éloigne de la simple gourmandise et s’oriente vers la recherche d’une manière de préparer et servir le thé : un rituel dont, au XVe siècle, les formes sont définitivement fixées par les Maîtres Juko et Jyoo. Imprégnée d’esprit zen, la cérémonie s’organise selon les principes d’austérité et de dépouillement de cette religion.C’est après cette période fondatrice que Rikyu entre en scène : il s’efforce d’appliquer ce style « simple et sain » non seulement à la préparation du thé mais à toutes les composantes de la cérémonie, c’est-à-dire à la salle, au décor, aux ustensiles (d’où les longues énumérations des noms dont les Maîtres baptisent leurs plus précieuses céramiques).Il tentera avec plus ou moins de bonheur (il vit en des temps de conflits terribles) de relier la Voie du Thé à celle des guerriers samouraï. »Yasushi Inoué nous parle de l’émotion de Honkakubo quand on lui offrit un thé excellent… dans un bol à thé de Maître Rikyu … « c’était un bol recouvert d’un bel émail noir fin et bombé de la meilleure facture… Chojiro, le potier qui l’a façonné, est mort deux ans avant Maître Rikyu […] »Une petite histoire du Raku…Durant le XIIe siècle, une nouvelle forme de thé, le matcha, est introduite. Ce thé vert en poudre, qui dérive de la même plante que celle produisant du thé noir mais non fermenté, fut utilisé tout d'abord dans les rituels religieux des monastères bouddhistes. Pendant le XIIIe siècle, les guerriers samouraï commencèrent à préparer et à boire le matcha. Les fondations de la cérémonie du thé étaient alors posées.C’est Durant la période Momoyama (1573-1615) que Chōjiro (長次郎), lui-même fils d’un potier chinois, rencontre le maître de thé Sen no Rikyū 千利休 (1522-1591) et qu’à la demande de ce dernier, il créé des Chawan , bols à thé destinés à la cérémonie du thé, et qui par leur sobriété, leur humilité, leur profondeur, voir leur imperfection et leur asymétrie ne devaient pas détourner l'attention par leur beauté ou leur raffinement. Chōjiro produisit des bols, exclusivement rouges ou noirs, d'aspect simple et sans décoration, qui reflétaient les idéaux du wabi (beauté trouvée dans la simplicité et la sobriété).Le fils de Chōjiro, Jōkei (常慶), également potier et perpétuant le travail de son père, reçut un sceau de la part du Shogun Toyotomi Hideyoshi qui l'autorisa à rajouter à son nom : Raku (楽), un terme difficilement traduisible mais dont le sens principal est « plaisir » ou « confort ». Ceci marque le début du style de poterie raku-yaki (楽焼).Chōjiro devint ainsi le fondateur de la dynastie raku qui est toujours active, et dont le représentant actuel est le quinzième du nom : Kichizaemon (吉左衛門 ) (né en 1949).Durant ce XVIè siècle le fait de boire du thé se répand à travers tous les niveaux de la société japonaise.Sen no Rikyū introduit le concept de ichi-go ichi-e, (一期一会, littéralement « une fois, une rencontre »), une croyance selon laquelle chaque rencontre devrait être considérée comme un trésor qui ne pourra jamais se reproduire. Ses enseignements conduisent au développement de nouvelles formes d'architecture et de jardin, d'arts et mène au développement complet du sadō. Les principes qu'il transmit — harmonie (和 wa), respect (敬 kei), pureté (精 sei), et tranquillité (寂 jaku) — sont encore au centre de la cérémonie du thé de nos jours.je vous invite à aller vous promener dans les collections du Musée Guimet... un bol à thé d'un noir profond vous y attend... celui de Chojiro ??? ... qui sait...

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